Un frisson sous les ruines
Il est 23h52 quand la terre tremble dans la vallée de Jalalabad. Une secousse brève, brutale, éteint la nuit. Sous les décombres, des cris étouffés montent, et les rares lampadaires vacillent dans le silence qui suit. Loin du tumulte médiatique qui s’attarde parfois sur l’Afghanistan entre deux bombes et un rapport ONU, ce séisme est passé presque inaperçu. Pourtant, il s’agit du tremblement de terre le plus meurtrier qu’ait connu la région orientale du pays depuis cinq ans. Que s’est-il passé exactement ? Pourquoi si peu d’attention ? Et que cachent les décombres ?
Quand la terre parle, personne n’écoute
Selon France 24, les premières secousses ont été ressenties aux alentours de Jalalabad dans la nuit du 31 août. Le bilan humain est lourd : plus de 700 morts, 1900 blessés, des villages entiers rasés. Pourtant, sur les réseaux occidentaux, pas un mot. Le séisme est éclipsé par un tweet d’Elon Musk et un scandale de météo trafiquée à la télé. Sur le terrain, les secours font ce qu’ils peuvent. Mais les Talibans, au pouvoir, refusent l’aide de certaines ONG occidentales. Résultat : la population paie le prix fort. Une journaliste afghane réfugiée en France, Fatima S., nous confie : « Ma sœur a perdu ses deux enfants. Les hôpitaux ont été submergés en quelques heures. » Dans ce silence médiatique assourdissant, une question commence à grandir.

Et si ce séisme révélait plus que de simples failles tectoniques ?
Dans une région instable politiquement, un tremblement de terre n’a rien d’anodin. Des analystes en géopolitique, comme Julien Théry de Sciences Po Lyon, observent que « les catastrophes naturelles dans des zones conflictuelles permettent de tester les solidarités… Et de voir la misère state par state ». Traduction : si personne n’aide, c’est que tout le monde regarde ailleurs. D’autant que le Centre national de sismologie indien a révélé que l’épicentre était situé exactement sur une vieille ligne de faille connue et cartographiée. « C’était prévisible », affirme l’expert géologue Paul Rebourdin au Torchon. Pourtant, aucune alerte transfrontalière n’a été émise. Selon un rapport du CNRS de 2024, « la défaillance des coopérations régionales accroît la vulnérabilité aux catastrophes naturelles ». Expérience partagée par MSF, qui indique que leur personnel a été empêché de débarquer sur certaines zones faute d’autorisations du régime.
Combien de victimes faut-il pour qu’on s’indigne ?
Le pire, c’est que la répétition rend l’indifférence plus facile. En octobre 2023, un autre séisme secouait la province d’Herat. Même silence. Même flou. Pourtant, la France envoie chaque semaine des drones pour surveiller les pistes migratoires. Aucun appareil n’a été détourné pour observer les dégâts ou coordonner d’éventuelles aides. Le paradoxe est éloquent. En France, un incendie sur un balcon crée un direct sur BFM-TV. Là-bas ? Rien ou presque. Est-ce parce que ce séisme ne menace pas de panne notre Wi-Fi ? Ou simplement parce qu’il ne meurt dans ces décombres que des vies dont on n’a jamais enregistré les sourires ?
Et maintenant, Jalalabad ?
Chaque catastrophe naturelle révèle la nature humaine. Et quand elle passe sous silence, c’est notre passivité qu’elle met à nu. L’Afghanistan n’a pas besoin de compassion creuse. Il a besoin d’ondes informationnelles aussi fortes que les secousses qu’il traverse. Rappelons que l’Organisation de protection civile française dispose d’équipes d’intervention prêtes à partir en 24h. Pourquoi ces ressources ne sont-elles pas mobilisées lorsque l’urgence frappe au-delà de nos intérêts stratégiques ? Dans un monde hyperconnecté, invisibiliser une tragédie, c’est faire un choix. Et vous, confronté à cette secousse planétaire… que choisirez-vous ?
FAQ
Quelle est la magnitude du séisme de Jalalabad ?
La secousse principale a atteint une magnitude de 6,8 sur l’échelle de Richter, selon les données locales confirmées par l’Institut sismologique indien.
Pourquoi ce séisme est-il peu médiatisé en France ?
Les zones géopolitiquement tendues comme l’Afghanistan suscitent moins de couverture média lorsqu’il n’y a pas d’implication directe pour les pays occidentaux.
Les secours internationaux ont-ils pu intervenir ?
Partiellement. L’accès est compliqué par les restrictions imposées par le régime en place, qui sélectionne les ONG autorisées sur son territoire.
Y a-t-il un risque pour les populations françaises ou européennes ?
Directement, non. Indirectement, le désintérêt face à ces crises contribue à alimenter les tensions migratoires et les instabilités régionales à long terme.