10 septembre 2025

François d’Haene forcé à l’abandon en pleine nuit… Que s’est-il passé ?

Quand le roi des cimes décroche sans prévenir

Les frontales scintillaient encore entre les sapins quand il a disparu des radars. Pas une chute, pas un cri, juste le vide. Sur le parcours brutal de l’UTMB, l’un des plus grands ultra-trails du monde, le champion François D’Haene a surpris tout le monde. À cet instant, nul ne sait encore qu’un coup de théâtre est en train de se jouer. Pourquoi un tel favori, habitué aux sommets et aux souffrances, jette-t-il l’éponge ? Et surtout, que révèle cet abandon sur l’envers de ces courses extrêmes, bien loin de l’image glamour des podiums ? Préparez-vous à descendre dans les entrailles du mythe.

Plongez dans l’enfer glacé de l’UTMB 2025

L’ambiance était électrique vendredi soir au départ de Chamonix. 171 kilomètres, 10 000 mètres de dénivelé, des températures flirtant avec le négatif. Pourtant, D’Haene, quadruple vainqueur de l’épreuve, affichait son calme habituel. Sur son visage, ni euphorie ni inquiétude. Juste une méthode, rodée, presque clinique. Selon BFMTV/RMC Sport, c’est au milieu de la nuit, après plus de 80 kilomètres dans les pattes, qu’il a subitement abandonné. Aucun signal radio, aucune alerte médicale. Un simple mot à l’organisation, glacé comme son corps : « Stop. Trop de douleurs. »

Le moment où tout s’est arrêté : coulisses d’un abandon inattendu

Il était pourtant préparé. D’Haene avait minuté sa saison, calé ses entraînements, même réduit ses activités de vigneron dans le Beaujolais pour être prêt. Mais cette année, la montagne ne lui a rien rendu. D’après son entourage, des douleurs aux tendons sont apparues dans les premières heures. Ignorées d’abord. Cuisantes ensuite. À la montée vers le Grand Col Ferret, le corps a dit « non ». Trop tôt, trop fort. Selon le Dr Pascal Destrube, médecin du sport à l’INSEP, « les athlètes en ultra sont les plus résistants physiquement, mais leur système d’alerte interne est inversé : quand ça lâche, c’est souvent déjà trop tard ».

La face cachée de l’ultra : souffrance, solitude et pression

D’Haene n’est pas le premier à exploser en plein vol. Selon une étude de l’Université de Lausanne (2023), seuls 57% des participants à l’UTMB franchissent la ligne d’arrivée. Les abandons sont souvent liés à des lésions musculaires profondes ou à une déshydratation chronique. Mais derrière la performance, c’est souvent l’isolement mental qui domine. En 2022 déjà, un autre favori, l’Américain Jim Walmsley, avait craqué à la mi-course, avouant ensuite “avoir sombré mentalement”. Chez D’Haene, c’est la fatigue cumulative de plusieurs années au top qui semble avoir pesé. L’INSEP rappelle d’ailleurs que « le maintien d’un niveau d’excellence dans des disciplines d’endurance extrême nécessite des fenêtres de repos importantes, souvent incompatibles avec une planification annuelle classique ».

Et si courir n’était pas toujours un remède ?

Cette défaillance ouvre une brèche. Dans un monde où l’effort est glorifié comme antidote à tout – stress, burn-out, crise de sens – et valorisé jusque dans les entreprises, l’abandon de D’Haene rappelle une vérité simple : il faut parfois s’arrêter. Y compris quand on est le meilleur. « Je fais ce sport pour le plaisir », expliquait-il en 2021. Un plaisir qu’il semble avoir momentanément perdu dans cette nuit glaciale. Le trail, ce miroir brut des limites humaines, n’épargne personne. Et vous, jusqu’où iriez-vous pour atteindre vos sommets ?

FAQ

Pourquoi François D’Haene a-t-il abandonné l’UTMB 2025 ?

Il a évoqué des douleurs importantes survenues en début de course, notamment tendineuses, qui l’ont contraint à l’arrêt.

L’abandon est-il fréquent sur l’UTMB ?

Oui, environ 40% des participants abandonnent chaque année en raison des conditions physiques et mentales extrêmes.

Quel est le palmarès de François D’Haene ?

Il a remporté quatre fois l’UTMB (2012, 2014, 2017, 2021), un record absolu. C’est l’une des légendes de la discipline.

L’ultra-trail est-il dangereux ?

Oui, mal préparé ou mal encadré, il peut entraîner des blessures sévères, une défaillance métabolique ou des accidents graves en montagne.

By Inès Armand

Inès Armand est une journaliste française passionnée par l’actualité brûlante et les coulisses du pouvoir. Diplômée de l’École de journalisme de Lille en 2010, elle a débuté sa carrière comme reporter terrain pour une radio locale, avant de rejoindre la rédaction de plusieurs quotidiens nationaux. Lorsqu’elle n’est pas sur le terrain, Inès anime des débats sur l’actualité et partage ses analyses sur les réseaux sociaux, où elle n’hésite pas à interagir avec ses lecteurs. Son credo : “L’information ne dort jamais, et moi non plus.

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