Il est 10h du matin quand les premières familles franchissent les grilles. Pourtant, aucun rugissement, aucun piaillement, aucun battement d’ailes. Le silence est étrange. Presque dérangeant. Les enfants regardent autour d’eux, confus. Où sont passés les enclos, les bassins, les cages que l’on redoute ou admire d’habitude ? À la place : des écrans translucides, des couloirs feutrés, une lumière tamisée comme dans un musée… Ce lieu se présente comme un zoo. Mais il n’y a pas un seul animal. Insensé ? Précurseur ? Et si l’on assistait à la naissance d’un nouveau type de sanctuaire ?
Quand un zoo vous accueille sans un cri ni une odeur
Situé en périphérie de Nantes, ce site dernier cri ne ressemble à aucun autre parc animalier au monde. À première vue, c’est une structure futuriste, minimaliste, sans grillage apparent ni bassin en extérieur. Et pour cause : ici, pas de bêtes derrière des barreaux. L’initiative, relayée par Ouest-France, se présente ni plus ni moins que comme le tout premier zoo sans animaux au monde. Ce concept, mêlant nouvelles technologies, pédagogie écologique et immersion sensorielle, intrigue autant qu’il divise. Impossible pour un visiteur de ne pas se sentir déstabilisé… Et pourtant, très vite, la magie opère.
Au détour d’un couloir, la silhouette d’un éléphant se dessine. Mais ce n’est pas un éléphant. C’est une projection en trois dimensions, parfaitement animée. Il vous regarde. Il marche. Il barrit. Serait-ce plus vrai… que nature ?
Découvrez la jungle sans déranger la faune
Le Zoo Holographique de Loire-Atlantique utilise des centaines de projecteurs spatiaux pour recomposer des centaines d’espèces en taille réelle. Chaque espace thématique plonge les visiteurs dans un habitat : la savane, la jungle, la banquise, les abysses. L’immersion est totale : température, humidité, sons spatialisés, tout est reproduit à l’identique. Une technologie habituellement réservée aux simulateurs militaires ou aux studios de cinéma de pointe.
Pas besoin de grille : en un clin d’œil, un tigre regarde votre direction. Sa respiration vous semble perceptible. Et pourtant, il n’est pas là. L’avantage ? Aucun stress animal, aucune contrainte éthique. Comme l’explique la directrice du site, Clara Meunier : “Nous voulions créer de l’émerveillement, sans souffrance. Chaque animal a été numérisé dans son habitat d’origine, vivant.”

Vers une ère post-animalière pour les parcs zoologiques ?
Ce projet s’inscrit dans une tendance plus large : la remise en question radicale des captivités animales au XXIe siècle. Avec les technologies immersives, l’expérience éducative devient plus puissante que jamais – et surtout plus juste. Ce zoo nouvelle génération bouleverse des décennies de pratiques : plus aucun animal ne subit le stress du transport, de la réclusion ou du spectacle public. Et surtout, ces espèces virtuelles peuvent évoluer selon les dernières données scientifiques, être mises à jour, ou même représenter des espèces disparues. Imaginez pouvoir observer un dodo en temps réel, ou un tigre de Tasmanie ?
L’aspect pédagogique explose également : chaque interaction avec un “animal” active instinctivement une capsule d’information, des données scientifiques en live, accessibles en réalité mixte sur tablette ou lunettes immersives. Mieux encore : l’empreinte carbone du site est 80 % inférieure à celle d’un zoo classique.
Et si les musées prenaient la relève des zoos ?
Derrière cette révolution de la visite naturaliste, une question plus large émerge : les zoos physiques sont-ils voués à disparaître ? Déjà, certaines plates-formes proposent des expériences immersives d’observation animalière depuis son salon. Les parcs traditionnels peinent à se transformer face à l’urgence écologique et au regard sociétal. En parallèle, les muséums d’histoire naturelle, eux, deviennent des ponts entre l’émotion et la connaissance grâce aux outils numériques. C’est dans cette brèche que s’installe ce zoo holographique.
Et cette tendance pourrait bien s’étendre. Plusieurs villes européennes, dont Berlin et Amsterdam, ont déjà contacté l’équipe nantaise pour créer des partenariats. Objectif : faire renaître la biodiversité… numériquement. Sans cage. Sans souffrance. Mais avec une mémoire collective renforcée.
Et vous, êtes-vous prêt à visiter un zoo… sans animaux ?
Ce nouveau type de parc pourrait-il devenir la norme ? Moins d’impact écologique, plus de pédagogie, et une expérience plus intense pour les visiteurs. Tout porte à croire que la transition est amorcée. Vous avez été dans un zoo récemment – quelle sensation avez-vous ressentie ? Et si l’avenir du monde animal se jouait justement sans animaux aus barrières ?
- Une immersion totale, sans aucun animal en captivité
- Des espèces disparues “ressuscitées” via hologrammes
- Un impact environnemental considérablement réduit
- Des données scientifiques diffusées en temps réel
FAQ
Est-ce que ce “zoo” remplace complètement les animaux ?
Il ne remplace pas la nature réelle, mais propose une alternative éthique et immersive à l’exposition animale.
Comment les projections sont-elles créées ?
À partir de scans 3D, vidéos 360°, et données comportementales issues de collaborations scientifiques mondiales.
Combien coûte une visite ?
Le tarif est de 18 € pour un adulte et 12 € pour un enfant. Gratuit pour les moins de 6 ans.