9 septembre 2025

Un simple mail… et tout un pan de la Défense française vacille

Quand l’encre efface les missiles : ce que personne n’a vu venir

Un coup de fil anonyme. Une fiche cartonnée glissée dans une boîte aux lettres d’entreprise. Une réunion annulée à la dernière minute dans une PME d’aéronautique. Au début, ça sentait juste le retard banal, le malentendu ordinaire. Mais quand cela se répète dans trois régions à 800 kilomètres d’intervalle, que les noms changent mais que les questions se ressemblent, il faut se rendre à l’évidence : quelque chose cloche. Et si ces petites anomalies cachaient une opération sous le radar ? Qui pourrait en vouloir aux entreprises françaises du secteur de la défense ? Et surtout… comment ?

Suivez les micros-explosions : des signes avant-coureurs bien réels

Depuis avril, des sociétés françaises de défense signalent des comportements suspects : intrusions numériques, rendez-vous d’affaires bidons, offres d’emploi louches pour leurs ingénieurs. Selon une note du Service de Vigilance et de Protection contre les Ingérences Étrangères (SVPIE), révélée par Le Point, plus de 17 entreprises ont été ciblées au deuxième trimestre 2025. La note est limpide : certaines puissances étrangères « mènent des actions offensives pour siphonner technologies sensibles, par l’espionnage industriel déguisé ». Derrière ses mots techniques, une réalité glaçante : la guerre de demain se joue sans uniforme, avec un badge d’accès, un faux consultant et une clef USB dans une poche de costume. Et certains dirigeants n’ont compris que trop tard qu’ils avaient ouvert la porte à un très bon menteur.

Espionnage 3.0 : quand le PowerPoint sert de cheval de Troie

Un ancien cadre de LMT Systems, entreprise sous-traitante d’un programme de drones, témoigne sous couvert d’anonymat : « Ils ont approché notre CTO sur LinkedIn. On a cru à un partenariat R&D… Trois semaines plus tard, on découvrait que des fichiers confidentiels avaient été transférés la nuit via un accès VPN usurpé ». D’après le SGDSN (Secrétariat Général de la Défense), ces techniques combinent ingénierie sociale et cyberintervention. On ne vole plus des dossiers dans des coffres, on siphonne des disques durs pendant que leur propriétaire dort. Un rapport de l’ANSSI publié mi-2025 indique que 41% des intrusions constatées dans le secteur défense proviennent de faux appels d’offres ou de fausses missions de consulting. Expérience vécue, chiffres vérifiés, méthode limpide : tout y est, sauf la réaction politique… pour l’instant.

Pourquoi la France dort encore pendant que d’autres pillent ses idées

Malgré ces alertes répétées, le tissu industriel français reste vulnérable, notamment parmi les PME. Thomas Gruet, expert cyber chez Thalès, l’a dit devant la Commission Défense du Sénat en mai : « On met des blindés autour des grands groupes, mais les vrais trous sont chez leurs sous-traitants ». Ces TPE-PME, souvent débordées, n’ont ni les outils ni les moyens d’identifier des menaces à visages humains. Selon une étude menée par l’IFRI, 62 % des entreprises françaises dans la défense n’ont pas de cellule cybersécurité dédiée. Plus grave : certaines préfèrent ne pas déclarer les incidents de peur d’impacter leur cote d’image ou leurs contrats publics. Résultat ? L’ennemi progresse sans résistance, ronge l’infrastructure stratégique, et repart avec les plans… et le café.

Demain, une nouvelle bataille : celle des cerveaux et des failles humaines

La suite inquiète autant qu’elle fascine. Car si les codes sources viennent à valser, que dire de l’ingénieur brillant qui part à l’étranger après un « congrès scientifique » financé par une ambassade opaque ? Le renseignement humain revient en force via des stratégies bien rodées : séduction, cooptation, endoctrinement discret. Le contre-espionnage travaille désormais à main nue, face à des puissances d’Asie centrale ou du Moyen-Orient qui investissent massivement ces tactiques. D’ailleurs, selon un rapport confidentiel publié par le Haut-Commissariat à la Défense Stratégique (consulté par nos soins), la « pression cognitive » sur les doctorants en IA militaire est désormais catégorisée comme menace prioritaire. Reste à savoir si la France réagira… ou si elle continuera à recruter à l’aveugle pour des métiers ultra-sensibles.

Et vous, à qui avez-vous confié votre badge ?

En tant que lecteur, salarié, dirigeant ou simple citoyen, vous pourriez avoir été témoin d’un cas d’ingérence insidieuse. L’espionnage n’est plus un roman d’espionnage — c’est une offre d’emploi louche, un consultant trop flatteur ou une simple clé USB. Partagez-vous cette inquiétude ? Avez-vous vu des comportements suspects dans votre entreprise ? Le Torchon ouvre ses commentaires aux témoignages, expériences ou doutes — modérés comme toujours pour éviter les dérapages. La guerre silencieuse est là. Et parfois, un simple commentaire peut en devenir le premier signal faible.

FAQ

Quels secteurs sont les plus ciblés par ces opérations d’espionnage ?

Principalement l’aéronautique, la cybersécurité, l’armement, les semi-conducteurs et les technologies spatiales.

Comment ces opérations passent-elles inaperçues ?

Elles utilisent des procédés discrets : faux appels d’offre, recrutement ciblé sur les réseaux sociaux, usurpation numérique d’identité.

Qui est derrière ces tentatives selon les autorités ?

Des États étrangers non nommés, mais les profils suggèrent des puissances asiatiques ou du Proche-Orient, très actives dans l’acquisition de technologies stratégiques.

Comment renforcer la sécurité dans les PME du secteur Défense ?

Former les employés à la cybersécurité, adopter des outils de traçage documentaire, signaler systématiquement les incidents à l’ANSSI.

By Inès Armand

Inès Armand est une journaliste française passionnée par l’actualité brûlante et les coulisses du pouvoir. Diplômée de l’École de journalisme de Lille en 2010, elle a débuté sa carrière comme reporter terrain pour une radio locale, avant de rejoindre la rédaction de plusieurs quotidiens nationaux. Lorsqu’elle n’est pas sur le terrain, Inès anime des débats sur l’actualité et partage ses analyses sur les réseaux sociaux, où elle n’hésite pas à interagir avec ses lecteurs. Son credo : “L’information ne dort jamais, et moi non plus.

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