9 septembre 2025

Pluie, école fermée et chaos : ce qui se passe vraiment dans le Sud

Des gamins en bottes de pluie, des sacs de classe posés dans des flaques, et des parents au bord de la crise de nerfs. Ce lundi de rentrée scolaire a viré à la comédie (pas drôle) dans plusieurs zones du sud-est de la France. Routes barrées, écoles fermées, la pluie a dicté ses propres bulletins. Mais au-delà des parapluies retournés et des bottes en caoutchouc percées, une série de décisions administratives interroge. Pourquoi certains établissements ont-ils rouvert alors que des arrêtés ponctuels prévoyaient des fermetures ? Qui donne vraiment le « go » final ? Et le plus étonnant : en coulisses, une note interne aurait provoqué un sacré remous dans les rectorats concernés…

Quand la rentrée se noie dans une flaque administrative

Selon BFMTV, sept départements — dont le Var, les Bouches-du-Rhône ou encore le Gard — ont été placés en vigilance orange « pluie-inondation » par Météo-France dès dimanche soir. Résultat : plusieurs municipalités ont préféré repousser la rentrée scolaire, parfois à la dernière minute. À La Ciotat, la décision est tombée le matin même à 7h45. Trop tard pour Léa, mère de trois enfants, déjà en route vers l’école. « J’ai vu la barrière fermée, et des affiches scotchées de travers sur le portail… », nous raconte-t-elle. Les chefs d’établissement eux-mêmes disent ne plus savoir à quel saint se référer : décision préfectorale, rectorale, municipale… ou divine ?

Une note fantôme qui fait grincer les dents

Mais l’élément déclencheur — et peu relayé — se cache dans un document interne adressé dimanche soir à plusieurs rectorats. Selon un cadre de l’Éducation nationale ayant requis l’anonymat, la directive aurait recommandé « dans la mesure du possible, de maintenir l’ouverture des établissements scolaires ». Une recommandation molle au goût de nombreux directeurs d’école, mais qui a suffi à semer la confusion. « On a reçu la note à 20h30. À ce moment-là, les décisions locales avaient déjà été prises », confie une proviseure d’un collège des Bouches-du-Rhône. Cette cacophonie a concerné plus de 600 écoles selon un décompte officieux partagé au sein du syndicat SNUipp-FSU.

Pluie d’instructions, sécheresse de coordination

Ce n’est pas la première fois que la météo révèle les fissures d’un système administratif trop vertical. D’après un rapport de la Cour des comptes publié en mars 2024 sur la gestion des risques climatiques dans les établissements publics (source : www.ccomptes.fr), les instructions de fermeture ou maintien d’activités sont très peu coordonnées entre les différents niveaux de l’État. En clair, une école peut être inondée jusqu’aux genoux mais ouverte si la préfecture n’a pas réagi à temps. Ajoutez à cela un manque criant de protocoles d’urgence harmonisés dans les établissements scolaires et vous obtenez le cocktail parfait pour un gloubi-boulga bureaucratique. Plus inquiétant encore : selon Météo France, les événements météorologiques intenses devraient doubler d’ici la fin de la décennie.

Et si on apprenait enfin à pleuvoir ensemble ?

Cette rentrée (presque) mouillée, plus que l’exception, pourrait devenir la norme. Entre catastrophes naturelles de plus en plus imprévisibles et services publics en perte de synchronisation, la question qui se pose est simple : à quand une vraie culture du risque intégrée dans les écoles ? Pour mémoire, seuls 43 % des établissements disposent actuellement d’un Plan Particulier de Mise en Sûreté (source : education.gouv.fr, janv. 2025). Et encore, souvent dans un classeur au fond d’un placard. Du côté des syndicats enseignants, on réclame désormais des alertes centralisées et automatisées, sur le modèle des systèmes d’alerte météo japonais. Trop ambitieux ? Peut-être. Mais pendant ce temps, certains élèves ont fait leur rentrée un mardi… à la bougie.

Et vous, votre rentrée a-t-elle été inondée de contradictions ?

Face à des scénarios météorologiques devenus routine, faut-il centraliser toutes les décisions de fermeture des écoles ? Impliquer davantage les établissements dans la gestion locale des risques ? Ou tout simplement revoir nos protocoles scolaires à l’heure du dérèglement climatique ? Partagez vos témoignages, surtout si vous avez dû traverser à la nage l’entrée de l’école. Vos galères, vos trouvailles, vos coups de gueule : Le Torchon les attend !

FAQ

Quels départements étaient en vigilance orange le 1er septembre 2025 ?

Le Var, les Bouches-du-Rhône, le Vaucluse, la Drôme, l’Ardèche, le Gard et l’Hérault ont été placés en vigilance orange pluie-inondation par Météo-France.

Les écoles peuvent-elles fermer sans décision préfectorale ?

Oui, certaines municipalités ou rectorats peuvent, en fonction des risques locaux, décider de reporter la rentrée sans attendre la préfecture.

Que contient un Plan Particulier de Mise en Sûreté (PPMS) ?

C’est un document qui organise les mesures à prendre en cas d’accident majeur (catastrophe naturelle, attentat, etc.), mais encore trop peu d’écoles le mettent à jour régulièrement.

Qui décide en dernier ressort de la fermeture d’un établissement scolaire ?

En cas d’alerte météo, les décisions peuvent venir du préfet, du maire ou du recteur, mais l’absence de coordination rend ce processus confus pour beaucoup.

By Inès Armand

Inès Armand est une journaliste française passionnée par l’actualité brûlante et les coulisses du pouvoir. Diplômée de l’École de journalisme de Lille en 2010, elle a débuté sa carrière comme reporter terrain pour une radio locale, avant de rejoindre la rédaction de plusieurs quotidiens nationaux. Lorsqu’elle n’est pas sur le terrain, Inès anime des débats sur l’actualité et partage ses analyses sur les réseaux sociaux, où elle n’hésite pas à interagir avec ses lecteurs. Son credo : “L’information ne dort jamais, et moi non plus.

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