9 septembre 2025

5 expos à Paris… et une seule que tout le monde veut fuir (ou pas)

Un automne à Paris sous haute tension artistique

À quelques encablures du boulevard Haussmann, des centaines de visiteurs piétinent devant une façade lépreuse aux vitres noircies. Ce n’est ni une salle d’attente ni un centre de vaccination : c’est l’entrée d’une galerie d’art, et pas n’importe laquelle. Derrière ces murs, la nouvelle exposition phare de la rentrée agite les esprits et divise jusqu’au cœur du milieu culturel. Que s’est-il passé pour qu’un simple accrochage de toiles provoque autant de remous ? L’art peut-il encore choquer dans une société où tout semble banalisé ? Et pourquoi cette expo se retrouve-t-elle au cœur d’un bras de fer inattendu ? À peine entrouverte, la porte de cette galerie ouvre en fait sur un chaos bien plus grand…

Quand la rentrée culturelle flirte avec la crise d’identité

Chaque rentrée septembresque, Paris se jette dans le bain bouillonnant de la saison culturelle. Musées, fondations et galeries rivalisent de superlatifs pour s’attirer les foules en goguette. Mais selon CNews, cette année, une expo en particulier fait grincer : celle de l’artiste performeuse Livia Marnier, intitulée “Les Vraies Choses”. Présentée au Palais de Tokyo, elle mixe vidéos, restitutions judiciaires et objets personnels volés à… des hommes politiques français, notamment un ex-ministre de l’Intérieur aujourd’hui reconverti en consultant sécuritaire. À l’entrée, une voix enregistrée demande aux visiteurs de “laisser leur conscience aux vestiaires”. Étonnant ? Ce n’est que le début.

Des slips, des mensonges et des immunités

Derrière le buzz apparent, l’exposition dévoile des documents confidentiels, saisies d’écoutes illégales, lettres intimes, et même un caleçon délicatement posé sous verre. Ce caleçon aurait appartenu à un ancien président de la commission de la Défense nationale, selon Livia Marnier elle-même, interrogée par le magazine Objekt. “Je n’invente rien, tout est prouvé. Certaines pièces ont été obtenues grâce à un whistleblower au sein du Sénat.” Depuis l’ouverture de “Les Vraies Choses”, plus de 12 000 visiteurs se sont bousculés en une seule semaine, d’après les chiffres fournis par la Ville de Paris. Clément, 32 ans, enseignant en histoire, confie : “Je suis venu par curiosité. J’en suis ressorti avec la nausée. Mais putain, c’est salutaire.”

Le Palais de Tokyo en zone de turbulences

L’affaire prend de l’ampleur : deux députés portent plainte pour “diffusion de documents privés obtenus illégalement”. La ministre de la Culture, elle, se contente d’un discret « appel à la responsabilité citoyenne ». Au sein même du Palais de Tokyo, des employés menacent de faire grève, dénonçant un “environnement de travail anxiogène”. Le commissaire de l’exposition affirme qu’il n’a “jamais reçu autant d’injonctions contradictoires de la part de la hiérarchie” en 20 ans de carrière. D’après un rapport de 2024 du CNAP (Centre National des Arts Plastiques), plus de 42 % des programmations institutionnelles sont aujourd’hui soumises à des pressions politiques, un chiffre en hausse de 13 % en trois ans. Ce cas n’est donc pas isolé.

Quand l’art contemporain se fait tribunal parallèle

Ce que Marnier propose n’est pas uniquement une exhibition outrancière ou provoc’: c’est un procès public par le biais de l’art. Cela rappelle le coup de génie (ou de folie) de l’activiste Ai Weiwei exposant les décombres d’écoles chinoises en 2008. En France, l’intensité politique s’invite désormais sur les cimaises. Faut-il y voir une forme de désobéissance civile artistique ? Une journaliste de Politis parle “d’archivisme dévié au service d’une esthétique de la gifle”. Le public, lui, suit. Les files d’attente s’allongent, les billets se vendent à prix d’or en secondaire, et plusieurs œuvres ont déjà été censurées sur les réseaux sociaux pour “incitation à la haine”.

Pas une première, sûrement pas la dernière

“Les Vraies Choses” semble rejoindre une longue tradition française d’irrévérence muséale : le “Piss Christ” de Serrano, les “Treize Dessous” de Cattelan… Mais plus encore, cette affaire rouvre la question de la frontière entre art et crime. Dans un pays où, selon l’INSEE, 72 % des citoyens se méfient des institutions officielles (Baromètre 2025), l’art devient un nouveau lieu de justice symbolique. Autre effet collatéral : la fréquentation des musées par les jeunes explose de 31 % par rapport à 2024, selon le Ministère de la Culture (culture.gouv.fr). Alors que l’on pensait les Z comme zombifiés, les voilà passionnés par les archives parlementaires corrompues. Le malaise est profond, mais la curiosité est là. Et vous, iriez-vous voir une expo qui vous regarde dans le caleçon ?

FAQ

Cette exposition est-elle accessible au public gratuitement ?

Non, l’accès est payant, mais des réductions existent pour les étudiants et les demandeurs d’emploi.

Les documents exposés sont-ils authentiques ?

L’artiste affirme qu’ils le sont, mais aucun organisme officiel ne les a validés publiquement à ce jour.

Quels sont les risques judiciaires pour l’artiste ?

Elle encourt des poursuites pour recel de documents, mais jusqu’à présent, aucune mise en examen n’a été annoncée.

Peut-on prendre des photos dans l’exposition ?

Non, l’usage d’appareils photo ou smartphone est strictement interdit dans l’espace d’exposition.

By Inès Armand

Inès Armand est une journaliste française passionnée par l’actualité brûlante et les coulisses du pouvoir. Diplômée de l’École de journalisme de Lille en 2010, elle a débuté sa carrière comme reporter terrain pour une radio locale, avant de rejoindre la rédaction de plusieurs quotidiens nationaux. Lorsqu’elle n’est pas sur le terrain, Inès anime des débats sur l’actualité et partage ses analyses sur les réseaux sociaux, où elle n’hésite pas à interagir avec ses lecteurs. Son credo : “L’information ne dort jamais, et moi non plus.

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